La SCI propriétaire de la malterie veut imposer une augmentation de loyer de plus de 50% à ses occupants, ce qui met en danger l’existence même du projet culturel du lieu à court terme. Devant le refus de cette augmentation, la SCI assigne en justice lamalterie en demandant son expulsion.
Accéder à la pétition sur change.org
« Fondée il y a 30 ans au cœur de l’ancienne brasserie Delhaye, la malterie fait partie intégrante du paysage culturel de la Métropole Européenne de Lille et s’est imposée comme un acteur incontournable des musiques actuelles. Véritable lieu de vie artistique, l’association met à disposition des espaces de travail pour de nombreux artistes et collectifs, des studios partagés de répétitions et anime avec des associations programmatrices une salle dédiée à la création et à la diffusion des scènes musicales contemporaines dont l’accueil du collectif Muzzix composé de 30 musicien·ne·s en résidence permanente. Depuis 2005, plus de 8 500 artistes locaux, nationaux et internationaux ont été programmés dans ses murs.
En 2024, à la suite du départ de la partie arts visuels, l’association devient la malterie-musiques et ouvre un nouveau chapitre de son histoire. Pour cette première année de déploiement, elle rassemble plus de 2 800 adhérents, accueille 80 musicien·ne·s résident·e·s, coréalise 92 concerts ainsi que les jams mensuelles du département Jazz du conservatoire de Lille et 90 journées de résidences de création artistique, confirmant son rôle structurant dans le paysage culturel lillois. L’association recense également plus de 560 concerts hors les murs de ses musicien.nes résident.e.s.
La malterie n’est pas un lieu marchand : elle est avant tout un espace de travail, de recherche et de création pour des musicien·ne·s souvent en situation de précarité. Loin d’une logique commerciale, elle repose sur un modèle solidaire qui favorise l’expérimentation, le temps long et l’émergence artistique. L’association accueille au quotidien des artistes en voie de professionnalisation ou en construction de parcours, en leur offrant des conditions de travail stables, accessibles et adaptées à leurs réalités.
C’est précisément pour préserver cette vocation qu’un projet immobilier n’a pas abouti car il ne garantissait ni la continuité de ses missions, ni la pérennité de son implantation. Cela s’inscrit dans la défense d’un lieu culturel autonome, où la création est pensée comme un bien commun, non soumise à la rentabilité, mais essentielle à l’écosystème artistique local. Un espace indispensable à la structuration de la scène musicale indépendante, en complémentarité avec les équipements métropolitains et régionaux.
Depuis cet épisode, l’association se voit confrontée à une proposition de revalorisation du loyer émise par la SCI propriétaire, qui rendrait impossible le maintien de ses activités dans les conditions actuelles. Face à cette exigence jugée incompatible avec sa réalité économique, la malterie-musiques a choisi de maintenir sa proposition de reconduction du bail à l’identique, seule voie réaliste pour préserver son équilibre et sa mission. Ce désaccord prolongé a conduit à un point de rupture et une assignation en justice, issue attendue au vu du blocage des négociations entre les parties. Cette procédure marque une étape lourde et un avenir incertain pour le projet de l’association, qui continue malgré tout à défendre ses valeurs, son rôle et sa place au sein du paysage culturel lillois.
Si la malterie devait fermer, c’est tout un pan de la vie musicale de la région qui disparaîtrait.
Dans ce contexte, nous faisons appel au soutien de toutes celles et ceux qui reconnaissent l’importance de la malterie-musiques : musicien·ne·s, habitant·e·s, partenaires, institutions, curieux·ses, passionné·e·s de musique indépendante, et défenseur·euse·s de la culture vivante. »