Alors même que le traducteur œuvre à la réception d’une littérateur étrangère en faisant entrer dans notre espace culturel des œuvres venues d’ailleurs, il demeure un travailleur de l’ombre souvent méconnu du public. Son rôle dans l’échange culturel est pourtant fondamental : il rend possible la rencontre avec la parole d’un autre absent en se portant garant du respect et de l’intégrité de cette parole.
Avec ces journées de rencontre et de débats, les éditions La Contre Allée prolongent leur travail sur la traduction initiée en 2015 en vue de favoriser la rencontre entre les professionnels du livres, les enseignants ou étudiants, le grand public et les traducteurs eux-mêmes.
11 Octobre – Colloque : la condition du traducteur
Qu’il s’agisse d’espaces physiques ou virtuels, les lieux et les possibilités de la traduction sont multiples et les conditions pour l’exercer tout aussi changeantes.
De l’expérience du collège d’Arles à celles qui se vivent hors le livre, en passant par le cas de la traduction de Varlam Chalamov, trois temps pour aborder différents aspects de la condition du traducteur.
À la MESHS
10h00-12h00 – L’expérience d’Arles, entre programmes, ateliers et résidences
Table ronde modérée par Roberto Ferrucci, écrivain et traducteur.
Le Collège International des Traducteurs Littéraires accueille en résidence des traducteurs venus du monde entier, mais aussi des auteurs désireux de travailler un moment avec leur traducteur, des chercheurs et des linguistes. Depuis sa création en 1987, le CITL a reçu plus de 1300 résidents et compte plus de 2200 séjours et ouvrages traduits. Focus sur ce laboratoire vivant de la traduction.
Avec Jörn Cambreleng directeur du Collège International des Traducteurs Littéraires d’Arles / Lucie Reiss traductrice de l’allemand, elle a participé cette année au programme Goldschmidt pour jeunes traducteurs littéraires / Perrine Chambon et Arnaud Baignot traducteurs de l’anglais, ils ont été résidents au CITL et y animent régulièrement des ateliers de traduction.
14h00-16h00 Les traducteurs et la littérature hors le livre
Table ronde modérée par Julien Delorme, éditeur et modérateur freelance.
On aurait tendance à considérer un peu vite que le livre est l’aboutissement d’ une traduction. Qu’ils soient réservés à la scène ou à la déclamation poétique, ou qu’ils trouvent leur lecteur dématérialisé, les textes n’en existent pas moins. Et que dire de ces traductions en recherche d’un éditeur que certains traducteurs portent, textes nécessaires mais entretenant un rapport compliqué à la publication ?
Avec Canan Marasligil traductrice du turc, directrice de collection chez publie.net, spécialiste en littérature contemporaine turque / Michel Volkovitch traducteur du grec moderne et écrivain, directeur de collection chez publie.net / Marie Cosnay écrivaine et traductrice de textes antiques. Elle a coordonné le Chantier Virgile, projet de traduction collective en ligne de l’énéide pour remue.net.
À l’Antre-2 dans le cadre du festival Littérature, Apocalypse, etc.
19h30 Les Récits de la Kolyma de Varlam Chalamov
Lecture franco-russe avec les comédiens Judith Depaule et Victor Ponomarev. Durée : 45 min.
Les Récits de la Kolyma retracent l’expérience de Varlam Chalamov dans les camps du Goulag où se sont écoulées dix-sept années de sa vie. Ces récits interrogent la possibilité ou l’impossibilité de raconter le Goulag. Une plongée dans l’intimité d’une œuvre et d’ une langue.
La lecture sera suivie d’un échange avec Sophie Benech, traductrice de Varlam Chalamov et Anna Rizzello, traductrice et éditrice aux éditions La Contre Allée.
Sophie Benech est traductrice du russe, notamment de Boris Pasternak, Ludmila Oulitskaïa, Varlam Chalamov, Léonid Andreïev et Isaac Babel, chez Gallimard, Verdier, José Corti entre autres. Elle a reçu en 2010 le prix de traduction Russophonie pour Le Conte de la lune non éteinte de Boris Pilniak, et le prix Laure-Bataillon classique pour les Œuvres complètes d’Isaac Babel. Elle est également éditrice aux éditions Interférences.
Rencontres autour du colloque
• 23 septembre – 19h00 – FLBLB chez Andy & Marcel
A l’occasion de la parution aux éditions FLBLB de la bande dessinée Néo Faust d’Osamu Tezuka, traduit du japonais par Rodolphe Massé et Jacques Lalloz, nous inviterons Rodolphe Massé, ainsi que Thomas Dupuis, éditeur de FLBLB, afin d’évoquer avec eux les enjeux de traduction et d’adaptation dans la bande dessinée.
• 6 octobre – 19h00 – Claro à la librairie Le Bateau livre
«On veut faire croire que le traducteur est un magicien, un passeur (mot insupportable, alors que, justement, le traducteur NE PASSE RIEN), et non, ce qu’il est à mon sens, un « faussaire » ».
Auteur d’une quinzaine de fictions, Claro est aussi le traducteur d’œuvres réputées « intraduisibles » de la littérature américaine : de Thomas Pynchon à William H. Gass, du collectif Inculte à son blog Le Clavier Cannibale, une soirée made in USA avec ce « chausseur de trésors littéraires » pour qui « traduire une certaine littérature américaine, c’est avant tout traduire ce qui manque à notre langue. »
• 13 octobre – 19h00 – Roberto Ferrucci à la médiathèque de Saint-Maurice Pellevoisin
Rencontre modérée par Alain Chopin, en présence des éditions La Contre Allée.
« Les écrivains produisent une littérature nationale, les traducteurs rendent la littérature universelle » José Saramago
A l’occasion de la parution aux éditions La Contre Allée de Venise est lagune de Roberto Ferrucci, rencontre avec l’auteur accompagné de Jérôme Nicolas, le traducteur de tous ses ouvrages (dont ça change quoi, aux éditions du Seuil). Du G8 de Gênes aux paquebots de touristes à Venise, un échange autour de la littérature comme témoignage et du rôle charnière de la traduction.
Ces rencontres ont été conçues par les éditions La Contre Allée en partenariat avec la Meshs, l’association Libr’Aire, et Littérature etc.
La Contre Allée reçoit le soutien de la Drac, du Conseil régional du Nord Pas-de-Calais Picardie, du département du Nord et de la Ville de Lille pour son programme d’activités.