Depuis une vingtaine d’années, des espaces culturels sont désignés en tant que tiers-lieux dans le monde francophone. Cette notion apparaît dans le sillage des friches culturelles et autres mouvements d’occupation d’espaces vacants des années 1980.
Elle en est venue à désigner des lieux culturels et artistiques hybrides, caractérisés par une volonté de décloisonnement des disciplines, des pratiques et des publics. Cette figure du tiers-lieu culturel fait aujourd’hui l’objet d’un engouement médiatique, institutionnel et scientifique important. Ce, tout particulièrement en France où elle s’est imposée comme un élément clé des politiques publiques situées à l’intersection de la cohésion territoriale et du développement culturel.
Cette reconnaissance publique du tiers-lieu culturel aura pour effet de brouiller les contours du concept, d’en compliquer les tentatives de définition. Aujourd’hui, le terme de tiers-lieu culturel désigne un ensemble de réalités extrêmement hétérogènes. Des espaces situés à l’intersection de logiques parfois dissonantes, qu’elles soient alternatives, marchandes, entrepreneuriales, solidaires, artistiques ou participatives.