Régulièrement critiquée, la catégorie de « musiques urbaines » se diffuse pourtant dans l’industrie musicale depuis vingt ans. Elle possède une double origine dont le point commun réside dans l’usage de métaphores spatiales pour appréhender des frontières sociales liées au racisme. La notion de « musiques urbaines » se systématise et se diffuse dans l’industrie musicale française au milieu des années 2000 pour désigner un segment professionnel au poids économique croissant initialement né autour du genre rap. Elle condense une histoire d’injustice liée au racisme dans la société en général, et dans la musique en particulier, que ni la disparition ni la banalisation de l’étiquette ne suffiront à surmonter.