Depuis la seconde partie des années 2000, les fluctuations rapides des dépenses des collectivités territoriales pour le financement de la culture suscitent chez les acteurs de terrain l’attente d’informations actualisées pour se situer dans un contexte changeant et prendre appui sur des arguments objectifs dans le cadre des négociations avec les partenaires ou d’arbitrages internes.
Cette note de conjoncture a vocation à présenter en temps réel les grandes tendances concernant les dépenses culturelles des collectivités territoriales. Elle sera désormais reconduite chaque année sur une base qui sera progressivement élargie. Pour sa première mouture, elle propose des résultats relatifs aux régions, aux départements et aux villes de plus de 100.000 habitants.
Un mouvement significatif se dessine en 2016 à partir de l’échantillon de collectivités retenu, celui d’une contraction des budgets de fonctionnement, dans des proportions qui restent contenues en moyenne à hauteur de -4 % pour les régions, -5 % pour les départements et -7 % pour les villes de plus de 100 000 habitants, même si ce dernier chiffre doit être pondéré par d’éventuels transferts aux EPCI.
Il convient d’interpréter ces données dans une perspective plus large d’évolution dont les premiers signaux ont été lancés par un nombre croissant de départements à partir de 2008-2009. Par ailleurs, si l’effort culturel des collectivités territoriales décroît en moyenne en 2016, cela masque des situations variables de baisse ou de stabilité mais aussi ça et là de hausse des dépenses culturelles qui méritent d’être soulignées.
Un même scénario erratique s’annonce en 2017. Pour comprendre cette tendance globale, la réduction de la dotation de l’État aux collectivités est généralement invoquée. Un autre élément d’explication doit être ici mobilisé : celui d’un certain affaissement de l’ambition politique pour la culture, comme si elle n’avait plus la même évidence dans les politiques territoriales à l’heure même où ses effets en faveur du vivre ensemble ou d’une citoyenneté active ne cessent d’être invoqués.
Comment alors redonner un nouvel élan à la culture dans les territoires ? La réponse à cette question ne peut être directement donnée par cette enquête. Mais la conclusion de cette note souffle tout de même une hypothèse…