2019 marque le 150e anniversaire de la naissance de Philéas Lebesgue à La Neuville-Vault, près de Beauvais, dans l’Oise. Spécialiste reconnu des littératures norvégienne, serbe, brésilienne, etc. à la Revue des Deux Mondes, polyglotte connaissant le breton et le gaélique, Philéas Lebesgue, comme d’autres figures littéraires au nord de Paris, a écrit en picard et en français.
À cette occasion, l’Agence régionale de la langue picarde, et plusieurs partenaires, organisent une journée d’étude sur la littérature en langue picarde. Le picard, qu’on appelle souvent de manière impropre « chti » sur le versant nord de la Région Hauts-de-France, s’écrit depuis le Moyen Age et possède probablement une des plus importantes littératures en langue de France.
Il y a bien sûr des auteurs classiques comme Jules Mousseron, Edouard David, Brûle-Maison, Alexandre Desrousseaux, Hector Crinon ou Jules Watteeuw, qui ont joui de leur vivant d’une notoriété assez incroyable. Mais, il y a surtout plus de 400 femmes et hommes, dont des écrivains comme Lucien Suel ou Ivar Ch’Vavar, qui écrivent en picard en ce début de XXIe siècle.
Cette « résilience » de l’écrit alors que la pratique de la langue s’efface peu à peu, a de quoi étonner. La littérature en picard ; au tournant des années 1970 et 1980, est entrée dans une nouvelle phase de son existence en se confrontant à la critique et en s’émancipant du localisme où elle s’était souvent cantonnée jusque-là. Les deux principaux marqueurs de cette émancipation sont le colloque des lettres picardes organisé en 1972 à Amiens, notamment par Pierre Garnier, et la publication en 1985, toujours à Amiens, sous la direction de Jacques Darras, de l’anthologie « La forêt invisible : au nord du français, le picard ».
Cette journée a pour ambition de faire le point, plus de 30 ans après ces événements fondateurs, sur l’écrit littéraire en picard : qui écrit aujourd’hui, quelles sont les formes de cette écriture, comment la littérature est-elle diffusée, valorisée, soutenue, quelle place la traduction a-t-elle prise en son sein, quels sont les outils à la disposition des écrivains, que savons-nous de plus, ou de différent, sur ce patrimoine littéraire…
Elle réunira des auteurs, spécialistes, universitaires ou associatifs, éditeurs, animateurs de la langue, acteurs… Elle est ouverte à toutes celles et ceux qui s’interrogent sur la présence d’une littérature en langue régionale dans les Hauts-de-France en 2019.
Cette journée d’étude sera suivie d’une soirée de création littéraire coordonnée par Jacques Darras. Pour proposer une participation à cette journée, ou pour tout autre renseignement, contacter :
Olivier Engelaere : olivier.engelaere@languepicarde.fr – 03 22 71 17 00.
Journée d’étude « Plus de 30 ans après La forêt invisible… où en est la littérature en picard ? »
Vendredi 22 novembre 2019 – 9h30-17h30
Université de Picardie Jules Verne, site de la Citadelle
Avenue des Français libres, Amiens
Possibilité de restauration sur place.
Inscription à la journée auprès de l’Agence régionale de la langue picarde
contact@languepicarde.fr
www.languepicarde.fr
03 22 71 17 00
Soirée littéraire à 20h30
au Théâtre de Chés Cabotans d’Amiens
31 rue Edouard David à Amiens
Entrée libre et gratuite.
Réservation au 03 22 22 30 90.