Plus de 6 000 jeunes entre 11 et 18 ans des Hauts-de-France ont répondu à un questionnaire sur leurs pratiques des images et des écrans entre octobre 2019 et février 2020. Les résultats de cette étude dégagent une image bien plus équilibrée et positive qu’habituellement véhiculée dans lorsque l’on parle des jeunes et des écrans, une jeunesse perçue bien différente de celle réelle.
Les résultats de l’étude, travaillés par une sociologue de SoCo Études, a révélé de nombreux contrastes. Les adolescents ont un désir d’apprendre, de s’informer, de créer, de s’amuser mais ont également conscience, au moins partiellement, des dangers que l’univers numérique comporte.
Sans grande surprise, les résultats attestent d’attitudes excessives de la part des adolescents. 65% passent au minimum 3 heures par jour sur un écran en semaine et pour 43% jusqu’à 6 heures le weekend. Le temps de sommeil n’est plus sacré pour 58% des jeunes qui dorment avec leur smartphone. 43% d’entre eux le consultent régulièrement la nuit.
Ces chiffres assez stupéfiants sont à interpréter dans un contexte où une grande partie de nos activités passent par les écrans. Ce que les adolescents aiment le plus faire, filles et garçons confondus, est d’écouter de la musique (82%), regarder des vidéos (79%), discuter et échanger (71%) et jouer aux jeux vidéo (71%). Derrière ces chiffres massifs, se cache une autre réalité plus nuancée.
Ces mêmes jeunes passent pour 52% d’entre eux du temps sur écran pour faire leurs devoirs ; 67% s’informent de l’actualité et 29% ont réalisé un film personnel. Ils regardent des films et séries sur tous supports possibles et même sur smartphone (48%). Cela ne les empêchent pas, à 44%, d’aller au cinéma au moins une fois par mois et pour 68% de vouloir y aller plus souvent et, cerise sur le gâteau, 21% regardent des films en version originale sous-titrée. 2 jeunes sur 3 en Hauts-de-France voient des films en milieu scolaire et ces découvertes cinématographique sont jugées par une large majorité intéressantes.
Certaines attitudes sont fortement liées à des âges précis et parfois même genrées ou liées à un contexte socio-démographique. Il n’y a pas une jeunesse mais des jeunes. En somme, en matière de rapports aux écrans comme dans le reste des expériences sociétales, les origines sociales et lieux de vie influencent amplement les pratiques. Les principales inégalités perceptibles aujourd’hui chez les jeunes ne concernent pas tant l’accès aux écrans, que leurs modalités d’usage.