Si l’on constate un renouveau de l’éducation populaire aujourd’hui c’est moins par les méthodes et les pratiques étudiées que par la réaffirmation de postures politiques et contestataires venant rappeler que tout geste éducatif est produit par des tensions entre visées émancipatrices et participatives.
D’une part, en effet, les acteurs qui revendiquent un retour à l’éducation populaire l’investissent d’une forte dimension politique et expérimentale. D’autre part, les chercheurs qui s’y intéressent explorent la question du rapport au politique en lien avec les transformations des manières de faire citoyenneté, de penser les alternatives ou les contre-pouvoirs. Cela produit sans doute une distorsion dans l’appréhension du phénomène de l’« éducation populaire » en le réduisant à ses dimensions les plus militantes, excluant les acteurs plus institués. Mais cet éclairage permet d’ouvrir un espace de possibles qui structure chez les acteurs le sentiment d’un « réenchantement » des pratiques démocratiques appuyées sur les enjeux éducatifs.