Cette conférence de Rachele Borghi est donnée dans le cadre d’un cycle de conférences publiques est organisé proposé à l’occasion d’un laboratoire de recherche mené par Sophie Lapalu, organisé par l’association Fructôse de mars à novembre 2019.
Rachele Borghi déploie dans sa conférence performance les thématiques du corps vécu comme lien entre espaces publics, privés, intimes. Elle disloque le rapport espace privé / espace public, ré-interroge les rapports normés et binaires et ouvre un espace où le corps est à la fois le lieu de la prise de parole politique et celui de l’action.
A partir de l’épistémologie féministe, elle aborde la question des marges et de la création d’espaces interstitiels de résistance. Comment le corps peut devenir un outil d’investissement de l’espace public ?
Elle s’appuiera sur l’exemple du pornoactivisme, c’est à dire des actions et des micropolitiques d’affrontement, de détournement et de dépassement des normes imposées qui mettent au centre les corps out of place. Le pornoactivisme s’inscrit dans le transféminisme, un féminisme intersectionnel qui affirme et revendique sa dimension inclusive, de convergence des luttes et d’alliance entre sujets minoritaires.
Diriger le regard vers la marge plutôt que vers le centre nous permet de voir que les marges sont habitées, que l’on peut occuper, des espaces libérés, des terrains où édifier l’utopie.
Rachele Borghi est maître de conférences en géographie à Sorbonne Université et pornactiviste académicienne. Elle travaille actuellement sur les transgressions performatives dans l’espace public comme réaction aux normes imposées et sur le corps comme lieu, laboratoire et outil de résistance.
Ses recherches se concentrent sur la visibilisation des normes dans les espaces publics et les espaces institutionnels (notamment l’université), sur les pratiques pour les briser et sur les espaces de contamination entre milieux académiques et militants.
Les contacts avec des groupes et collectifs queer ont questionné de près sa pratique de terrain, son positionnement et ont soulevé l’urgence de trouver et d’expérimenter des approches pour ne pas reproduire le binôme théorie-production théorique/pratique-production militante-production artistique. A partir de ces considérations, elle a crée le projet Zarra Bonheur, une plateforme engagée de création et de partage des savoirs.
Conférence de Rachele Borghi « Éloge des marges : expérimentations de résistance et de création à partir de la marge d’un espace-centre »
10 mai 2019 – 18h00-20h00
ESÄ / École Supérieure d’Art / Dunkerque
5 rue de l’Esplanade – 59140 Dunkerque