Dans le cadre de l’exposition « Fluidités : l’humain qui vient » qui présente les systèmes de représentations qui se réfèrent à l’état du monde, ou préfigurent celui de demain ; ou la façon dont les artistes nous aident à comprendre les problèmes en jeu à l’heure d’envisager l’avenir de l’humanité, le Fresnoy propose le colloque « L’humain qui vient » les 28 et 29 avril prochains.
Le groupe de recherche « L’humain qui vient »*, fondé en novembre 2018, conduit des séminaires et des conférences, des ateliers et des rencontres académiques interdisciplinaires sur la question foncière de l’avenir de l’humain au regard des avancées technologiques et scientifiques contemporaines.
Qu’appelons nous aujourd’hui l’humain ? L' »humain » aura toujours été défini à partir de son évolution et de son devenir historique propre. Mais notre contemporanéité lui aura-t-elle infligé un bouleversement tel qu’il, l' »humain », déborde et dépasse son devenir historique lui-même ?
Autrement dit, nous tenons-nous aujourd’hui devant une métamorphose, un « point tournant », où l' »humain » se voit radicalement transformé et porté vers un autre que lui-même – tout autre que la définition, la détermination, l’identité déployées dans et par son histoire propre ?
Assistons-nous aujourd’hui à une transfiguration telle que la distinction traditionnelle entre l’être et le devenir de l’humanité se voit résolument surpassée ? La figure de « l’humain qui vient » excède-t-elle – et en quel sens ? – la détermination essentialiste et humaniste de l’humain ? Et plus en avant, comment se confronter aujourd’hui à cette figure inédite de l’humain qui vient ? D’ailleurs, n’aurons-nous pas affaire à une multiplicité de figures de l’humain qui viennent ?
C’est là une exigence à la fois politique et philosophique, certains y ajouterait un devoir éthique : penser en direction de ces manifestations inédites de l’humain et ainsi des humanités. Depuis quel lieu et à partir de quelle loi pouvons-nous incarner cette exigence philosophique et politique ? Et comment cette profonde altération de l’humain modifiera-t-elle notre pensée et quelles seront les conséquences politiques de cette mutation dans l’histoire de l’humanité ?
Ces questions philosophiques, politiques, éthiques sont également centrales aux travaux d’artistes, de cinéastes et d’architectes. Leurs approches différentes, leur façon singulière de penser en images, et notamment de réfléchir les lieux et les espaces de l’expérience, créeront un certain intervalle au cœur de notre recherche commune et ouvrira à un autre regard entre notre contemporanéité et les altérations qui s’y déploient.
Plus d’informations sur le site du Fresnoy
* : Le groupe de recherche « L’humain qui vient » a été fondé en novembre 2018 par Joseph Cohen (School of Philosophy, University College Dublin), Alain Fleischer (Le Fresnoy – Studio national) et Raphael Zagury-Orly (SciencesPo Paris et Collège International de Philosophie), son comité scientifique est composé de nombreux universitaires internationaux.