Le CRAC – Collectif Régional Arts et Culture, adresse une lettre ouverte aux pouvoirs publics


Le CRAC – Collectif Régional Arts et Culture, a adressé, ce une lettre ouverte aux pouvoirs publics :


Nous, collectif régional arts et culture Hauts-de-France – représentant plus de 750 structures, collectifs, compagnies, ensembles et artistes de sept secteurs artistiques et culturels : les arts visuels, le cinéma et l’audiovisuel, le livre et la lecture, les musiques actuelles et classiques, la culture scientifique, technique et industrielle, ainsi que le théâtre, la danse, le cirque et les arts de la rue –, alertons les pouvoirs publics à l’échelle des Hauts-de-France sur la situation douloureuse de la création artistique et de l’offre culturelle présente sur les territoires et les interrogeons sur les mesures de transition qu’ils peuvent s’engager à prendre.

Monsieur le Préfet,
Madame, Messieurs, Présidents de Région, de Département,

La situation est grave ; nous en sommes toutes et tous conscients. Nous souhaitons vous réaffirmer notre volonté de participer à un cadre de vie dans les Hauts-de-France à la fois durable, culturel et résilient.
Nous jouons un rôle déterminant dans le but d’atteindre des conditions de vie favorisant la dignité et l’épanouissement de chaque habitant en région.
Cependant, les conditions d’exercice de nos métiers sont altérées depuis de nombreuses années par l’absence – pour la grande majorité des acteurs artistiques et culturels en région – de prise en compte du phénomène d’inflation démultiplié ces derniers mois.

Qu’il s’agisse d’une hausse des coûts de production, de transport, de l’énergie tant pour le travail artistique, les œuvres et l’offre culturelle qui en découle, leur promotion, leur distribution, leur diffusion, leur exploitation, leur transmission/médiation, leur conservation que la prise en compte de l’évolution du taux d’indice pour les personnels employés (artistes, techniciens et personnels administratifs) sans compter la prise en compte des professionnels indépendants et de l’ensemble de nos fournisseurs, nous sommes pris en étau entre les réalités de gestion et nos valeurs qui nous ont conduits à faire de nos métiers une vocation.

C’est avec cette conscience professionnelle que nous en appelons aujourd’hui à vous, représentants des pouvoirs publics en région, sur la nécessité de porter une politique concertée où la culture, comme compétence partagée, moteur de vos compétences respectives.

L’intelligence des services publics doit pouvoir répondre à nos valeurs républicaines, or nous constatons par ailleurs les disparités suivantes :
→ Nous vous alertons sur des baisses budgétaires observées qui mettent en grande difficulté nos structures mais aussi sur une stagnation aggravée par l’absence de convention dans la durée pour la grande majorité des acteurs culturels en région ;
→ Nous faisons le constat d’une difficulté accrue d’attractivité de certains métiers, qui s’entrechoque avec une problématique importante de formation (initiale et continue) au regard notamment de la très grande polyvalence attendue de compétences et face aux enjeux nouveaux toujours plus nombreux. La complexification des enjeux des filières culturelles nécessitent des compétences accrues et trop peu de formations existent, lorsqu’elles ne sont pas mises en danger – comme pour certaines d’entre elles actuellement. Le contexte de la réforme des régimes de retraites et de l’allongement de la durée du travail est un facteur aggravant avec des risques de fins de carrière difficiles, notamment pour les métiers techniques très exposés aux maladies professionnelles ;
→ Nous constatons une mise en danger des actions de médiation due à des problèmes de transports qui engendrent des annulations de classes pour se rendre dans les lieux culturels. Les raisons en sont l’envol des coûts (très inégaux selon les territoires) et la sur-sollicitation des transporteurs qui se confrontent eux aussi à des problèmes de recrutement. Les territoires ruraux ont le plus à subir cette situation ;
→ Nous constatons de vraies décrochages pour les projets culturels et équipes artistiques situés en milieu rural et péri-urbains, confrontés au premier chef aux problématiques pré-citées. Nous ne pouvons que faire le constat d’une vraie rupture d’équité de propositions pour les habitants de nombres de territoires des Hauts-de-France.

Cette liste non exhaustive traduit l’urgence de la situation à repenser ensemble du financement public de la culture pour qu’elle continue à contribuer à la transformation des conditions de vie dans les Hauts-de-France.
Si la conduite du changement est réellement au centre de vos préoccupations, comment concrètement répondre à ces enjeux de transformation économique, sociale, écologique ?

Comment rendre nos structures culturelles et organismes de formation innovants, sobres, accessibles et inclusifs, s’ils sont déjà submergés et sous-financés dans leurs missions d’intérêt général et d’utilité sociale?

Le CRAC Hauts-de-France :
50 degrés nord – 3 degrés est / pôle arts visuels Hauts-de-France & territoires transfrontaliers — Acap – pôle régional image — Actes pro, association de compagnies professionnelles de spectacle vivant — Agence régionale du Livre et de la Lecture Hauts-de-France — CAAP – Comité Pluridisciplinaire des Artistes-Auteurs·trices — Collectif Jeune Public Hauts-de-France — Groupe FRAAP Fédération des réseaux associations d’artistes plasticiens — Haute Fidélité, pôle des musiques actuelles en Hauts-de-France — Hors Cadre, association de développement culturel — Ombelliscience — Pôle Nord – Fédé Arts de la Rue et de l’espace public en Hauts de France — SNAPcgt • Syndicat National des Artistes Plasticien·nes cgt — SNP syndicat national des photographes — SNSP, syndicat national des sculpteurs et plasticiens — Synavi – Hauts de France — Syndeac, syndicat des entreprises artistiques et culturelles — UNPI , union nationale des peintres et illustrateurs


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