Journée d’étude « Bleu de travail » le 18 septembre 2020, appel à participations

L’association le Non-Lieu (patrimoine et création artistique contemporaine) fait cette année du Bleu de travail un axe thématique qui sera décliné sous plusieurs formes, en proposant notamment une journée d’étude. En faisant appel à ceux pour qui c’est un objet d’étude, de réflexion, et/ou d’inspiration, le but est d’interroger les dimensions symbolique, utilitaire, commerciale de cet objet de mode.

Résistant à l’usure et aux multiples lavages, pratique, d’une coupe simple et fonctionnelle, bon marché, il est devenu, depuis le XIXème siècle et la révolution industrielle, l’indispensable vêtement de l’ouvrier et du travailleur manuel. À un point tel que la silhouette qu’il détermine, la toile de coton qui le constitue et bien sûr, la couleur, ce bleu, ou plutôt ces bleus, car il y a des nuances selon l’époque, la toile, l’origine et surtout le degré d’usure, sont à elles seules devenues des indicateurs sociologiques, elles incarnent la classe laborieuse toute entière.
Pourtant déjà en 68, puis dans les années 70, et surtout ces derniers temps, d’autres catégories socioprofessionnelles se sont emparées de cette icône et revendiquent une appropriation qui fait encore débat : étudiants-grévistes exprimant leur solidarité par un mimétisme vestimentaire, intellectuels affichant une proximité de classe, et l’idéologie supposée associée, esthètes minimalistes séduits par la simplicité intemporelle, urbains branchés adeptes de la cool-attitude, militants décroissants de la slow fashion,…
Cette dispersion dans l’usage crée-t-elle une confusion dans l’identité vestimentaire ? Alors que la classe ouvrière tend à disparaître, peut-on légitimement être encore fier de cet étendard bleu dont le sens n’est plus si clair ?

La démarche se veut avant tout un hommage :
– aux anciens qui ont créé, fabriqué, utilisé ce vêtement devenu légendaire à son insu,
– à ceux pour qui il est encore synonyme d’un travail manuel, salissant et dont il convient de se protéger,
– à ceux enfin qui en ont compris la portée universelle et s’emploient à le pérenniser.

La journée d’étude
Organisée en partenariat avec la Villa Cavrois et les Archives nationales du monde du travail (ANMT), la journée se déroulera dans l’auditorium de l’ancienne filature de coton Motte-Bossut, devenue centre national d’archives, 78 boulevard du général Leclerc, Roubaix.
Elle se tiendra le vendredi 18 septembre, en ouverture du week-end des Journées européennes du patrimoine.

Pré-programme
10h00 Accueil
10h00-12h00 Interventions
– Discours d’accueil (Dir. ANMT)
– Conférence inaugurale (Jérémie Brucker, historien du vêtement)
– autres interventions
12h00-13h00 Repas sur place (sous réserve)
13h00-16h00 Suite des interventions
16h00-16h30 Déplacement vers la Villa Cavrois
16h30-18h00 Évocation poétique de la mémoire du bleu dans le château jaune
18h00-18h30 Déplacement au Non-Lieu
18h30-21h30 Inauguration de l’exposition « Bleu de travail » au Non-Lieu.

Sont sollicités des intervenants qui ont un lien avec le sujet, quel que soit ce lien :
– historiens du vêtement, conservateurs des textiles et du vêtement, sociologues, ethnologues, anthropologues,…
– professionnels de la fabrication et de la diffusion de vêtements de travail,
– stylistes, professionnels de prêt-à-porter s’inspirant du « workwear »,
– journalistes (de mode,…),
– artistes,

Modalités
Pour faire une intervention lors de cette journée, merci de bien vouloir faire parvenir votre proposition avant le 30 août 2020 (le titre et un résumé de 15 lignes max) aux adresses suivantes :
marine.huguet@culture.gouv.fr
contact@non-lieu.fr
Selon le temps imparti, les organisateurs peuvent être amenés à opérer une sélection, en fonction du degré de pertinence de l’exposé.

Télécharger l’appel à participations