Appel à contribution de la revue Facettes #6 / Date limite 28-02-20


Éditée par 50° nord réseau transfrontalier d’art contemporain, Facettes est une revue annuelle et gratuite qui examine les données et enjeux de la création contemporaine dans le champ des arts plastiques et visuels.
Chaque numéro est l’occasion de s’interroger sur une thématique, de l’explorer sous différentes perspectives, de porter des regards croisés sur ce qui fait l’actualité de l’art à travers une multiplicité d’approches et de points de vue. Artistes, critiques d’art, commissaires, universitaires, jeunes chercheur·se·s et autres acteurs du monde de l’art sur la scène eurorégionale et européenne, contribuent au développement de la revue.

Le numéro 6 aura pour thème « Économie(s) de l’art »
Aux lendemains de la décision du gouvernement flamand de réduire de 60% les aides aux projets à destination des artistes, l’espace d’exposition indépendant Komplot apprend que sa convention avec la Fédération Wallonie-Bruxelles (60% de son budget permanent) ne sera pas renouvelée. En Belgique et en France comme ailleurs, les soutiens publics pour la culture sont de plus en plus aléatoires : soumis à des réductions de budget drastiques ou à des rééquilibrages financiers peu favorables à la culture. Cette instabilité des soutiens à la culture crée depuis bien des années un climat d’incertitude grandissant auprès des structures et des professionnels-elles de l’art. Mais ce que ce désengagement révèle aussi en arrière-plan, c’est la fragilité des économies de subsistance des acteurs du monde artistique.

Le romantisme qui auréole la vie d’artiste maintient l’éco-système dans une vision enchantée des métiers de la culture. En conséquence, le secteur est confronté à la précarité endémique de nombreux de ses agents : le travail de l’artiste peine à être décemment rémunéré et les professionnels qui l’entourent pâtissent du mythe de la passion qui rendrait leurs bas salaires plus supportables.

En Belgique, contrairement à la France, l’intermittence pour les artistes plasticiens permet d’assurer un niveau de vie stable à ces bénéficiaires. Le même statut est accordé en France aux professionnels du spectacle, mais l’état étudie la possibilité de l’étendre aux arts visuels face à des revendications du secteur de plus en plus fédéré. Cette différenciation des acteurs et de leur statut pose aussi la question de l’événementialité. Le réseau des centres d’art souhaite désormais appliquer une grille de rémunération des artistes qui exposent. En effet, iI n’est plus seulement question de l’économie de l’œuvre mais de tout un secteur qui développe son économie.

En France comme en Belgique, des collectifs s’organisent pour fédérer les professionnels de l’art et être force de proposition auprès des pouvoirs publics. À l’image du collectif américain W.A.G.E, l’objectif est de créer de bonnes conditions de rémunérations pour tous, en appliquant des règles dans le public comme dans le privé.

Ce numéro de Facettes se veut attentif aux récents bouleversements qui agitent les économies de l’art. Si les pouvoirs publics se désolidarisent financièrement par endroit, à d’autres, ils sont attentifs et à une refonte structurelle pour diminuer légalement la précarité et les abus. Ces économies ont dans nos pays récemment dû intégrer le secteur privé pour palier aux manques de subsides. Entreprises, organisations philanthropiques etc. le privé est un soutien désormais incontournable, mais leurs aides sont généralement ciblées. Face à des contingences toujours plus diverses, comment les structures et ses acteurs s’organisent et travaillent ? Comment l’artiste s’inscrit-il dans la société ? Va t-on vers une plus grande considération des problèmes économiques du secteur ?

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