Appel à projets : Mission d’Appui Artistique « Thiérache : les énergies du passé et du futur » / Cand. avant 27-04-20

C’est l’association de développement culturel en région Hauts-de-France, Hors Cadre qui est l’opératrice de cette MiAA.
Fondée en 1997, Hors Cadre se donne pour objectif de mener des actions visant la démocratisation de la culture notamment par l’éducation à l’image, en direction des publics éloignés de l’offre culturelle. Elle est soutenue par l’Etat, la région Hauts-de-France et les départements. Elle bénéficie d’une expertise reconnue sur les questions de pratiques culturelles intégrant la participation des publics et travaille autour des thématiques patrimoine / jeunesse / éducation / citoyenneté / interculturalité / environnement / insertion… Elle offre, dans toute la région, un certain nombre de services aux publics et aux porteurs de projets : élaboration de projets, ateliers de pratique artistique, interventions, projections, événementiel, stages, conférences…

Qu’est-ce qu’une mission d’appui artistique (MiAA) ?
La mission d’appui artistique est initiée à des fins de démocratisation culturelle et plus particulièrement d’éducation artistique et culturelle. Elle est essentiellement destinée à fédérer un réseau de professionnels autour d’une présence artistique en l’invitant à s’approprier cette dernière, collectivement et durablement, puis à en démultiplier les apports auprès de son public de référence.
Elle prend la forme d’une résidence, c’est-à-dire d’une présence pleine et consécutive d’un artiste professionnel (dont le travail de création est l’activité principale, régulière et repérée au sein des réseaux publics de production et de diffision), menée avec l’appui de l’association Hors Cadre, qui agit en tant qu’opérateur.
Le réseau plus particulièrement concerné ici, est celui que constituent les différentes unités éducatives des ressorts des directions territoriales du Nord et de Somme-Aisne en proximité du territoire dit « de la Thiérache ».

Le principe de la résidence :
Pour l’artiste-résident(e), il s’agit de s’engager dans une démarche de démocratisation culturelle donnant à voir et à comprendre la recherche artistique qui l’anime, ainsi que les processus de création qu’il met en œuvre (réflexions, expérimentations, réalisations).
Cette résidence ne se confond nullement avec une résidence de création, puisqu’il n’y a ni enjeu de production, ni commande d’œuvre. De nature clairement artistique, la résidence s’appuie sur des formes d’interventions très variées, se différenciant toutefois des traditionnels ateliers de pratique artistique régis par un tout autre type de cahier des charges et aux finalités différentes.

Les enjeux de la résidence :
Il s’agit ici de créer les conditions d’une rencontre entre l’artiste, son univers, ses engagements, sa recherche et sa démarche, ses questionnements, ses œuvres… et des groupes de jeunes placés sous main de justice encadrés par des professionnels de la PJJ. L’ambition est de travailler sur l’engagement dans une démarche, de prendre un risque collectif en vue de partager un message et, par ce biais, de s’intéresser à l’acte de création sans jugement ou évaluation mais dans l’expérimentation : du geste, du regard, de la parole.
L’objectif est d’amener les jeunes à « être » avec l’artiste dans le sens « d’exister avec lui » dans un temps et un espace de rencontre où tout est possible. C’est ce temps et cet espace de rencontre qu’il y a à mettre en œuvre. Ceci implique une relation privilégiée entre l’artiste et les professionnels de la PJJ : la rencontre se fait également à ce niveau.
C’est la découverte des territoires (humains, professionnels, fonctionnels, etc.) respectifs qui apportera du sens à cette résidence et donnera une raison aux professionnels de s’engager aux côtés de l’artiste.

Les objectifs de la Mission d’Appui Artistique :
Tout au long de la durée de la mission d’appui artistique, les différentes équipes de professionnels engagées dans l’action et l’artiste sont invités à garder constamment à l’esprit les objectifs suivants :
• Contribuer activement, de manière inventive, expérimentale même, désintimidante en tous cas, à ce que le droit à la culture puisse être garanti à chaque jeune placé sous protection judiciaire ;
• Sensibiliser chacun de ces jeunes au fait artistique, notamment contemporain, mais aussi dans son lien avec la dimension patrimoniale. Lui en faire percevoir, de manière sensible, les apports et bienfaits dans son parcours de vie ;
• Renforcer les collaborations entre les différents professionnels de la PJJ du réseau, donc entre les services et établissements, à partir de cette entrée transversale de l’éducation artistique et culturelle ;
• Viser à l’autonomie des équipes de professionnels de la PJJ, en matière d’initiatives convoquant l’art et la culture ;
• Envisager la place de l’artiste dans ces projets à venir sur un principe affirmé de non instrumentalisation et de non substitution à d’autres professionnalismes. Envisager donc la présence d’artiste en tant qu’artiste et non en tant qu’intervenant artistique.

Enfin, il est recommandé de ne pas s’imposer, au cours de cette mission d’appui artistique, d’objectif de production. C’est, avant tout, sous le signe de l’expérimentation, diversifiée, que se place la mission.
Si souhait il y a d’un temps de restitution de certains résultats de cette démarche d’expérimentation, celui-ci gagne à s’inscrire dans un cadre collectif modeste et ne constitue pas, en tous cas, la finalité de la mission.

La durée de la mission est de 8 semaines consécutives, à raison de 5 jours par semaine. Cette mission réclame donc, de la part de chaque artiste-candidat(e) une pleine disponibilité, y compris en soirée.
La résidence concerne aussi bien l’artiste que les équipes éducatives mobilisées.
Elle comporte :
– Des temps de rencontres et d’échanges préalables avec les différentes équipes éducatives ;
– Des temps consacrés à la diffusion de l’œuvre de l’artiste et à la médiation, souhaitée innovante pour faciliter ou prolonger l’appropriation des œuvres présentées. Ce sont, à chaque fois que possible, les équipes éducatives qui sont appelées à faire vivre l’action de médiation auprès de leur public de référence et de son entourage (familles notamment), cette action ayant été conçue conjointement avec l’artiste.
– Des actions de pratiques artistiques collectives ou participatives dont la finalité ne peut être la réalisation de production lourdes et pérennes. L’enjeu étant avant tout celui d’un questionnement, via une pratique active.
A chaque fois que possible, le regroupement de plusieurs unités est recherché, autant à des fins d’optimisation du temps de présence de l’artiste que dans un objectif de mise en lien des différentes équipes et des différents établissements de la protection judiciaire de la jeunesse.

Thématique retenue : Thiérache : les énergies du passé et du futur
Le territoire de la Thiérache a cette spécificité de bénéficier d’une histoire industrielle forte et d’un espace naturel très riche.
La Thiérache fut industrielle à travers ses entreprises de filatures, de fonderies, de verreries, poteries, vanneries, ferblanteries, boisselleries, maréchaleries, marbreries, etc. dont les traces patrimoniales sont encore très présentes aujourd’hui.
La Thiérache est aussi un espace naturel composite au sein duquel forêts, bocages, « open fields », bois, rivières s’inscrivent dans une biodiversité protégée et valorisée à travers différents dispositifs (Conservatoire naturel des sites de Picardie, Parc naturel régional de l’Avesnois, etc.).
Les énergies et les matériaux du siècle passé sont encore des composantes vivantes, physiques et symboliques. Eau, fer, bois, terre, feu, faune, flore… sont les ressources toujours présentes sur ce territoire, dans lequel s’inscrit également la main de l’homme.
Par son travail et son énergie, celui-ci a façonné tout autant les matières que les paysages.
Cette énergie s’incarne singulièrement dans le Familistère de Guise et son « utopie sociale ».

L’artiste retenu aura pour enjeu de s’appuyer sur ces ressources (un travail cartographique réalisé par l’opérateur HORS CADRE – cf cartographie – va déjà dans ce sens), de les faire connaître aux jeunes de la PJJ et de s’en inspirer dans le cadre de déambulations qu’il entreprendra avec eux et leurs encadrants.
Ces déambulations pourront prendre plusieurs formes allant de la promenade sur une journée, à la randonnée sur plusieurs jours et devront permettre une réappropriation physique, artistique et symbolique du territoire, dans ses dimensions humaine, historique et topographique.
L’artiste pourra s’appuyer sur les ressources du Familistère de Guise, partenaire de cette MiAA. Il pourra, à partir de Guise, rayonner avec les jeunes et leurs encadrants sur le territoire et ponctuellement les accueillir « in situ ». Le contexte spécifique de cette MiAA suppose, de la part de l’artiste, une capacité à travailler au plus près des ressources naturelles, en s’inspirant des matériaux qu’il rencontrera au cours de ses déambulations avec les jeunes, ainsi que des énergies propres à ce territoire.

Afin de piloter et suivre la résidence sur la période identifiée, un comité de suivi composé de référents de chacun des partenaires de la résidence est mis en place. La coordination générale de la résidence est assurée par HORS CADRE. En amont de la période de mission à proprement parler, l’artiste retenu(e) participe à une journée de travail préparatoire avec le comité de suivi.

En ce qui concerne la rétribution de l’artiste résident, il est précisé ici que le coût total employeur pour la durée totale de la résidence ne peut excéder en aucun cas 10 000 euros. Ce montant correspond au coût total employeur (salaire et charges, cotisations et taxes s’y attachant et aux droits d’auteur pour les résidents concernés).
Ce sont les contributions de la Direction régionale des affaires culturelles Hauts-de-France et de la direction interrégionale de la protection judiciaire de la jeunesse Grand Nord qui permettent la prise en charge de ce coût. Ces contributions permettent aussi la prise en charge des frais de déplacement du domicile (en région Hauts-de-France) de l’artiste aux différents lieux de rencontre et d’action.
À ce sujet, l’artiste doit être autonome en matière de déplacement. Il (ou elle) détient un permis de conduire en cours de validité et dispose d’un véhicule personnel. L’artiste retenu(e) disposera d’un hébergement au sein du Familistère de Guise sur la dernière semaine de la résidence, du 9 au 13 novembre 2020 (semaine généralement balisée pour un temps de restitution). Les contributions de la DRAC, de la DIRPJJ et des DTPJJ permettent enfin de faire face aux frais liés à l’organisation de la diffusion des œuvres de l’artiste et à une partie de l’accompagnement de l’artiste par l’association Hors Cadre.


Pour faire acte de candidature :
– L’artiste candidat(e) a déjà, à son actif, une production conséquente et est en mesure de s’impliquer pleinement dans ce type particulier d’action que représente la mission d’appui artistique.
– Il ou elle maîtrise l’usage oral de la langue française.
– Rappel : il ou elle détient un permis de conduire en cours de validité et dispose d’un véhicule personnel.

Il suffit d’adresser avant le 27 avril 2020 :
– une lettre de motivation faisant état d’une bonne compréhension de ce présent cahier des charges ;
– un curriculum vitae ;
– un dossier artistique présentant notamment un ensemble de réalisations représentatives de la démarche de l’artiste-candidat (e).
NB : il n’y a pas de projet à produire.

Ce présent appel à candidatures qui fait également office de cahier des charges précise déjà ce qu’est le projet de la mission d’appui artistique. La lettre de motivation peut, par contre, évoquer certaines des pistes que l’artiste-candidat(e) envisage, à priori, de proposer aux professionnels PJJ impliqués.

Les candidatures sont à adresser par courriel, de préférence sous format PDF, à l’adresse électronique suivante :
lepiouff@horscadre.eu (Sujet : Mission d’Appui Artistique Thiérache – suivi du nom du candidat ou de la candidate)
Dans le cas où l’artiste candidat(e) souhaite enrichir cet envoi d’un D.V.D. ou d’un C.D., pour les œuvres audiovisuelles, par exemple, ou pour des documents complémentaires, il ou elle le précise dans son envoi électronique et adresse ces pièces, par voie postale à l’adresse suivante :
Hors Cadre
72 rue Gutenberg
59800 Lille

L’artiste précise également s’il (ou elle) souhaite que ces supports et documents lui soient retournés à l’issue de la phase de sélection.
La commission de sélection peut être amenée à contacter téléphoniquement les candidats.


Pour plus d’informations
Contacter : Marc le Piouff Chef de projet Hors Cadre = 03 20 33 00 33/06 27 39 95 08 – lepiouff@horscadre.eu
Pour plus d’informations sur les missions des différentes administrations en charge du suivi des mineurs placés sous main de justice : www.mineurs-sous-main-de-justice.fr

Ce présent appel à candidatures est également consultable et téléchargeable sur le site internet de la DRAC Hauts-de-France